La Meuse
Traduction de Võ Đức Trung
Combien je pense à la Meuse
Ô combien!
Le jour de mon arrivée, les jardins publics
sont fleuris.
Avec toi, une fois, je finis par te chérir
pour toute ma vie.
Ce soir, triste soir d’exil, s’élèvent, hélas, en moi,
de très profondes rancunes!
Toujours, au même coin d’antan, attends-moi…
ma bien aimée!
Que de fois, matins et soirs, nous nous sommes
donnés rendez-vous sur le pont Fragnée
Cachant ton charme, tu m’as accueilli, toute rouge
de timidité.
Alors nous entourant comme une robe de mariée
légère
La brume a empêché les collines et montagnes
avoisinantes de nous regarder!
Je me suis penché sur toi… ma chère!
Mes deux bras dévêtus se sont largement ouverts
Et ta petite taille s’est effacée
contre les rives rêveuses.
Combien tu es sentimentale, ma mignonne Meuse!
Parce que tu m’aimes
Etant chagrinée par la vie de bohême,
Tu me réchauffes en me couvrant quand revient
l’hiver avec sa nappe de cristal.
Ensuite, tu chuchotes pour évoquer chaque nom
de fleuves et sources de mon pays natal.
Brusquement, des ondulations tumultueuses,
se dresse ma prédestination poétique…
J’ai bien passé toute ma vie au bord de mes
Fleuves Antérieures et Postérieures
en saison de crues périodiques.
Ma fidélité ne suffit pas pour éteindre
ma passion chaleureuse.
Mes cheveux étant de couleur sel et poivre
accentuée
Et le soir de ma vie approché
Je continue à te communiquer mes paroles
amoureuses.