Nợ nhau

Rời điểm hẹn, mắc nợ rồi, đó bé!
Nợ ân tình, nợ chia xẻ buồn vui
Nợ cả luôn những lúc ngậm ngùi
Cùng đối diện di tích bi hùng triều đại

Nợ những tầng số bắt nhau dễ dãi
Những tín hiệu truyền đi lải nhải suốt ngày
Nợ chuyền nhau hơi ấm bốn bàn tay
Nợ những mẩu chuyện trao đi và đổi lại

Nợ đuổi bắt loanh quanh góc đường, êm ái
Nợ phụng phịu, nợ dỗi hờn, ưa cãi
Nợ cười toang trong chiều rộng chuông ngân
Nghe như bay theo hơi thở của Thiên thần

Nợ chung dù khi trời mưa ướt áo
Nợ dìu nhau lúc lảo đảo dốc cao
Nợ ngắm sông qua sao mắt ngọt ngào
Nợ uống nhau mà môi không mấp máy

Nợ che nhau giữa trưa hè nắng cháy
Nợ chung lo những chiều vần vũ mây bay
Nợ…  quá nhiều, nợ chồng chất, chẳng hay
Chia tay rồi nợ lòi ra mới thấy…

Nợ đến cỡ này, giờ biết liệu sao đây?





(Viết cho hai người bạn trẻ chung
chuyến đi hè tháng 8.95)

Mục Lục
Un voyage en Hongrie

Traduction de Võ Đức Trung



Au début de ma vie en exil à Bruxelles
Je me suis occupé, en la circonstance
De la garde d’un monsieur du joli nom Frankel
Et pour moi, ce ne fut qu’un moyen d’existence!

Il est assez agé, vraiment un bon Hongrois
Fuyant les communistes quand ils prirent le pouvoir.
Sa femme est décédée, deux ans auparavant
Soudain, il devient seul, tout en se débattant!

Aux matins, inondés de rosée tombante
Succèdent les soirs de neige en flocons dansants.
Près de la fenêtre, deux hommes se sont assis
L’un aux cheveux tout blancs et l’autre, encore gris.

Tous deux, originaires des vieux continents
Echangent joie et tristesse, en prenant du café.
L’un est Occidental, l’autre venu de l’Orient
Ensemble, ils ont le même malheur à partager!

Une fois, il m’a confié qu’il a quitté son pays
Il y a quarante ans, avec ô quelle peine!
Pour la simple raison:  les libertés bannies,
Alors à cette date, il était dans sa trentaine.



Homme, il ne pouvait pas, dans la honte, supporter
Cette sorte de doctrine, aux bêtes réservée!!!
Chaque nuit, il pleure, miné de nostalgie
Et sans aucun doute, d’amour pour sa patrie.

Ses larmes versées à l’onde de son Donau rêveur
Arrivent à Budapest, capitale légendaire
Pour atteindre enfin la belle embarcadère
Derrière sa maison, tout un site enchanteur.

Deux ans après, hélas, son retour est manqué
Il a laissé ses restes dans un coin de Bruxelles.
Son cercueil solitaire, je l’ai suivi, frustré
Pour l’accompagner à sa demeure éternelle!

Alors compatissant à ses malheurs vécus
Je m’attendris aussi de mon sort semblable
Je n’ai jamais osé croire qu’un jour mémorable
Le mur de Berlin puisse s’effondrer, imprévu.

L’Union Soviétique, rempart d’une doctrine
Et tous les Pays de l’Est, tour à tour s’inclinent
Emportant avec eux, le mythe rouge de sang
Condamné dans le monde, en délire débordant.

Aujourd’hui, la Hongrie vide la tyrannie
Monsieur Frankel n’est plus.  J’effectue ce voyage
Comme pour réaliser à sa place, un hommage
A un retour manqué à sa terre de jadis.




Le temps s’envole, brutal, et rien n’est épargné
Un demi-siècle filant comme passent les nuages.
Maintenant, le site d’antan change de visage
J’échoue dans la recherche de sa maison aimée.

Où est le beau portail s’ouvrant au Duna bleu?
Tout hébété, je longe le pont et m’arrête
Je ne sais pas pourquoi, tout juste en son milieu,
Ce pont joignant encore les villes Buda et Pest.

Tristement, je contemple les rives se mirer
Dans l’eau où brillent les larmes de mon ami Frankel
Elles scintillent enivrantes et semblent communiquer
Le retour d’une âme au bercail éternel.

Ravie de retrouver son pays par ce retour
Son âme erre sure le fleuve aux vagues ondulantes,
Mélopée pathétique de la valse captivante:
Le beau Danube Bleu, Blue Danube de toujours!

Je continue la marche sur le pont en silence
Soudain, s’élève en moi, un souffle de joie intense
Même en l’absence de l’homme malchanceux:
Mon Frankel, à présent, est au plus haut des Cieux!

Il n’a pas pu attendre si longtemps ce tournant
Mais personne ne doute de son contentement
De voir à cette heure, son rêve réalisé:
La Hongrie est debout, la Hongrie révoltée!


Budapest, au bord du Danube
20/08/1995