Un jour tu verras
On se rencontrera
Quelque part, n’importe où
Guidés par le hasard

Nous nous regarderons
Et nous nous sourirons
Et la main dans la main
Par les rues nous irons

Le temps passe si vite
Le soir cachera bien
Nos cœurs, ces deux voleurs
Qui cachent leur bonheur

Puis nous arriverons
Sur une place grise
Où les pavés seront doux
À nos âmes grises

Il y aura un bal
Très pauvre et très banal
Sous un ciel plein de brume
Et de mélancolie
Mục Lục
Un aveugle jouera
De l’orgue de barbarie
Cet air pour nous sera
Le plus beau le plus joli

Puis je t’inviterai
Ta taille je prendrai
On dansera tranquilles
Loin des gens de la ville

On dansera l’amour
Les yeux au fond des yeux
Vers une nuit profonde
Vers une fin du monde

Un jour tu verras
On se rencontrera
Quelque part, n’importe où
Guidés par le hasard

Nous nous regarderons
Et nous nous sourirons
Et la main dans la main
Par les rues nous irons
Un jour tu verras
                 
Marcel Mouloudji, 1922
                    (Mon memento de poésie P.153)